Réseaux de soins intégrés: pourquoi il faut voter NON

Conférence de presse donnée le 22.05.12 par l'AMG, avec les Pharmaciens et Physios de Genève, ainsi que l'Association des Etudiants en Médecine.

Une conférence de presse à propos de la votation du 17 juin

 

Ont pris la parole:

  • M. Pierre-Alain SCHNEIDER, président de l’AMG (voir ci-dessous)
  • M. Jean-Luc FORNI, président de PharmaGenève (voir fichier PDF)
  • M. Edmund BIASON, président de PhysioGenève (voir fichier PDF)
  • M. Hadrien KOMAROMI, représentant de l’Association des Etudiants en Médecine de Genève (voir fichier PDF)

Les réseaux existent et se développent

Les réseaux de soins intégrés (Managed Care) connaissent en Suisse un développement constant depuis un quart de siècle. Ce modèle de soins repose sur une limitation du choix du médecin et des autres professionnels de la santé que l’assuré peut consulter. Ils sont sélectionnés par le réseau et sont soumis à ses règles internes. En contrepartie, l’assuré bénéficie d’une réduction de prime en fonction de l’économie réalisée. Les réseaux sont ouverts à tous, mais attirent plus les assurés en bonne santé pour qui ces contraintes ont peu d’impact.
De nombreux médecins participent à un ou à plusieurs réseaux soit par conviction, soit pour conserver leurs patients qui ont opté pour le réseau. Les réseaux sont tenus de proposer tous les soins nécessaires et font aussi appel à des spécialistes avec lesquels ils n’ont pas de contrat.

Cette loi veut imposer les réseaux en pénalisant les assurés

Aujourd’hui, les réseaux doivent faire la preuve de leurs qualités puisqu’ils sont en concurrence avec le modèle de soins classique. La promesse de réduire les coûts en canalisant l’accès aux soins et en contrôlant strictement les traitements a suscité un grand intérêt politique. L’objectif est maintenant de faire des réseaux le modèle de soins dominant en pénalisant les assurés qui veulent conserver leur liberté. Ils devront non seulement payer des primes plus élevées et la franchise choisie, mais une participation aux coûts augmentée de 10 à 15%, avec un montant maximum de 1000 frs au lieu de 500 frs. De plus, la durée du contrat d’assurance pourra être fixée à 3 ans, avec une pénalité pour l’assuré qui, n’étant pas satisfait, voudra quitter le réseau.

Deux médecins sur trois veulent choisir le traitement approprié sans subir de pression économique

Les professionnels porteront en partie la responsabilité budgétaire du réseau. Ils seront donc poussés à limiter les coûts. Si les positions des professionnels de la santé sont partagées, la votation générale de la FMH réalisée en été2011 amontré que deux médecins sur trois, généralistes comme spécialistes, étaient opposés à une généralisation des réseaux sous cette forme. Avec la FMH, l’AMG recommande donc le NON pour les raisons suivantes:

  • Le libre choix du médecin sera pénalisé. Les malades chroniques et les personnes âgées, mais aussi les femmes jeunes, seront le plus fortement touchés.
  • Les dépenses des réseaux augmenteront puisque les patients coûteux seront fortement incités à y adhérer.
  • Les prestations seront limitées pour tenir le budget et la qualité des soins en souffrira. L’interdiction faite aux assureurs d’avoir une participation économique dans les réseaux n’y changera rien.
  • Les réseaux imposent un travail administratif supplémentaire, limitant le temps à disposition pour les soins.
  • Le secret médical sera menacé par l’obligation de renseigner plus complètement les gestionnaires du réseau et les assureurs.
  • Les mesures introduites seront définitives, qu’elles soient efficaces ou non.

Diminuer les coûts en augmentant la qualité des soins? Ces promesses ne sont pas réalistes! C’est pourquoi de nombreux professionnels de la santé recommandent de refuser cette loi en votant NON.

Les réseaux doivent se développer s’ils apportent des avantages réels, mais pas au nom de dogmes technocratiques et en pénalisant la liberté de choix du patient.